Feuille de route
Introduction
Exemple de mise en lumière pour une captation multicam
-
Contexte
Les différentes mises en lumière (zones & ambiences)
Répartitions des sources
Légende
Schéma de mise en lumière
-
Contexte
Conduite
Moyens techniques audio
Moyens techniques vidéo
Exemple d'une fiche technique d'un plan de scène pour un groupe de musiciens
-
Quelques mois avant le concert
Quelques semaines avant le concert
Quelques jours / un jour avant le concert
Le jour avant le concert
Introduction
- A qui s'adresse cette feuille de route?
- Des organisateurs (association à but non lucratif, école de danse, agence de spectacle...) souhaitent la réalisation d'un 'souvenir vidéo' de leur événement. Selon leur budget ils envisagent de contacter un professionnel ou d'assurer eux-même la réalisation de ce 'souvenir'
- L'événement étant en général couteux le 'souvenir vidéo' est considéré souvent comme un petit plus que quelqu'un fera peut-être bénévolement, surtout depuis la démocratisation de l'outil vidéo et du montage sur ordinateur accessible à tout le monde...
- La feuille de route ci-dessous se propose de décrire les considérations & étapes nécessaires pour la réalisation d'un tel 'souvenir' de manière aussi satisfaisante que possible, et notamment comment exprimer ses besoins, comment faciliter le travail collaboratif des différents intervenants, comprendre qui fait quoi, et comprendre pourquoi il vaut mieux par exemple laisser 1.50m d'espace libre derrière la scène lorsque la salle onéreuse est déjà à peine suffisament grande...
- Justification d'une captation (préparée avec soin)
- Les succès et pérennité d'un événement dépendent de son organisation (synonyme de qualité) et de sa promotion (permettant de débloquer des fonds financiers), le rôle joué par un enregistrement vidéo de celui-ci (que l'on appelle 'captation') est donc primordial bien que paradoxalement trop souvent sous-estimé.
- Des sponsors seront plus susceptibles de s'engager dans un événement médiatisé s'ils peuvent avoir la garantie de la reconnaissance de leur aide par exemple dans un DVD / mini-DVD (arborescence & menu dvd sur support CD) ou une bande annonce (trailer / teaser) sur l'internet
- De potentiels sponsors seront aussi plus à même de s'engager dans la promotion d'un événement si celui-ci est déjà 'tangible', l'argument d'un DVD accompagné d'une plaquette (document d'une page résumant les intentions & justifications de l'événement, et crédibilisé par un historique des organisateurs) n'est plus à débattre
- Finalement, c'est l'image filmée qui restera le seul témoin de l'événement à jamais, avec les narines des musiciens parce que la scène est trop haute, parce que le caméraman était trop près, parce que la salle n'avait pas assez de recul...
Exemple de mises en lumière pour une captation multicam
- Contexte
- La mise en lumière pour une captation vidéo est beaucoup plus exigeante que pour l'éclairage d'un spectacle 'théatrale' (balance des blancs, quantité, utilisation de contres - back light / hair light - pour donner de la profondeur de champ aux silhouettes...)
- Le modèle ci-dessous (fournit par le régisseur de la salle) represente le gril de la salle Pacifique, à Grenoble
- La mise en lumière (càd le choix et positionnement des différentes sources et qualité de lumières) a été préparée pour la prise de vue à 3 caméras lors du festival GSDF 2006 de Grenobleswing pour la réalisation du documentaire portant sur la genèse et généalogie du Lindy Hop en France
- il faut normalement ~ 30kW pour espérer éclairer un tel évènement
- Les différentes mises en lumière (zones & ambiences)
- le maître de cérémonie
- la piste de danse pour la captation des démos des danseurs
- l'ambience pour la piste de danse pendant la soirée
- la scène avec les musiciens
- à envisager: éclairage du public pour plans de coupe éventuels / parade des musiciens...
- Répartitions des sources (pilotées par cable dmx depuis la régie avec un jeux d'orgue 18 voies)
- le midi tend à remplacer le DMX car il permet une meilleure gestion par ordinateur (et notamment la mémorisation des différentes mises en lumière) mais suppose un régisseur de lumière compétent pour maîtriser le logiciel
- 11 douche (en lieu d'une poursuite pour le maitre de cérémonie & les démos)
- 10 key light (piste de danse + maitre de cérémonie + démos)
- 5-6-12-13 back light (piste de danse)
- 1-2 keylight (lead & chorus des musiciens)
- 8-9 fill (scène)
- 3-4 back light (scène)
- 14-15-16-17 fill (piste de danse - ambiance pour la soirée)
- Légende
- 1-2 - 2kW - découpe (faisceau serré)
- 8-9 - 2kW - blonde (faisceau large)
- 10 - 2kW - fresnel (faisceau variable)
- 11 - 2kW - fresnel (faisceau large - douche)
- 3-4-5-6-12-13-14-15-16-17 par 64 (ampoule CP 95 - faisceau large) + (ampoule CP61 - faisceau moyen)
- Le schéma de mise en lumière
Captation multicam d'un concert live
- Contexte
- L'éclairage scénique d'un concert live diffère de la mise en lumière pour la captation de celui-ci. En plus des prérequis énumérés ci-dessus (balance des blancs, quantité (wattage) supérieure à une simple mise en lumière théatrale, back-light...) on peut rarement se suffir d'un éclairage constant en quantité et nombre de sources de lumières (éclairage additionnel ponctuel et temporaire pour mettre en valeur un musicien en particulier lors d'un chorus, nombre de sources réduit lorsque le répertoire nécessiste que 2 ou 3 musiciens sur scènes au lieu de 6 ou plus, jeux de scène comme une parade...)
- Le déroulement scénique du concert est décrit dans un document que l'on appelle 'conduite'
- Il appartient aux organisateurs de l'évènement de s'assurer que le réalisateur de la prise de vue ait préparé une conduite avec l'aide des musiciens et le régisseur de la salle (généralement responsable des éclairages)
- Conduite
- chronologie des morceaux (inclus ordre des solos et des musiciens)
- ambience requise pour chaque morceau
- jeux scéniques (de quel côté les intervenants entrent ou sortent de la scène...)
- Moyens techniques audio
- micro sur caméra (public, claps... pour piste son qui sera mixée avec la piste en sortie de table)
- laptop, DAT ou minidisc en sortie de table après mixage (si possible différent du mixage pour le concert, qui privilégiera la voix et comportera peu de batterie en sortie pour le concert - prévoir une table à ~ 24 voies, surtout si nombreux musiciens)
- émetteur pour micro sans fil du maître de cérémonie (avec récepteur HF pour une caméra fixe ou si caméra mobile, prévoir dans le budget une alimentation pour le récepteur!)
- sets de casques HF pour régie, régisseur de plateau, opérateurs caméras et assistants (coûts peu importants, mais qui augmentent grandement la qualité de travail)
on peut envisager différentes solutions selon les besoins
- Moyens techniques vidéo
- Ne pas sous-estimer le poid d'un pied (plus la distance entre le sujet et la caméra est grande, plus les vibrations seront sensibles lors de changement de cadres)
- Une tête fluide avec motorisation du zoom accessible sur la poignée n'est pas un luxe - c'est un standard (même si cela peut paraître excessif pour les organisateurs...)
- Plus une caméra est petite, plus le caméraman est susceptible de trembler, moins la caméra devrait être portée, donc moins elle est mobile: c'est un paradoxe, seules les caméras d'épaules sont vraiment utilisables sans pied
- Pour une captation de qualité il faut nécessairement un certain nombre de caméras (variable selon l'événement, le nombre d'intervenants et leurs déplacements), dont au moins une mobile (gros plan du clavier, contre champ d'un musicien en solo, vue(s) du public...). Le gros problème - à ne pas sous-estimer en pensant que l'on peut tout faire avec un ordinateur - est le calibrage colorimétrique des caméras
- Lors de la location des caméras effectuer des tests de comparaisons (avec un monitor trinitron) en filmant une charte (charte de gris Kodak suffit) pour révéler les dominantes ou teintes de chaque caméra et choisir en conséquence
- Dans l'impossibilité de choisir des caméras équilibrées de manière identique, on peut utiliser des gélatines (bleue ou orange) et effectuer la balance des blancs sur une feuille blanche avec une gélatine devant (orange pour un rendu plus bleu, bleu pour un rendu plus chaud). Faire des tests par 1/2 - 1/4 de gélatines. Lors du montage il faudra probablement ré-équilibrer les différentes pistes vidéos pour un rendu plus homogène
- Exemple d'une fiche technique d'un plan de scène pour un groupe de musiciens
- Attention: les organisateurs ont tendance à systématiquement 'coller' la scène (estrades) des musiciens contre un mur du fond de la salle, ce qui empêche le placement de sources de lumière derrière les musiciens (back light); plus la scène est haute, plus les lumières le seront aussi, donc plus il y aura de recul nécessaire... prévoir donc au minimum 1.50m
- les musiciens fournissent un plan de scène convenant à leurs besoins; il est impensable de vouloir essayer de réduire leur espace, et ce d'autant plus si une captation est prévue (le manque d'espace donne un effet de fouilli sur scène, les déplacements d'un caméraman entre les musiciens pour les plans de coupe deviennent pratiquement impossibles, c'est indéniablement un des points les plus importants au détriment de la qualité de la captation); il est parfois aussi nécessaire de rajouter des sources de lumière sur la scène même (notamment lorsque les organisateurs n'ont prévu qu'un éclairage d'ambience de celle-ci).
- la fiche technique ci-dessous a été fournie - à titre d'exemple - par le Malcolm Potter Big Band
Calendrier de production
- Quelques mois avant le concert
- contacter le régisseur de la salle & vérifier ses capacités (capacité en personnes, tri-phasé pour branchement éclairages, recul suffisant...)
- contacter le groupe de musiciens (répertoire, rémunération, fiche technique plan de scène)
- réaliser un premier script de la soirée (enchainement maître de cérémonie, morceaux, démos éventuelles...)
- contacter réalisateur (description des besoins à l'aide de l'ébauche du script)
- Quelques semaines avant le concert
- organiser un rendez-vous de pré-production pour identifier les besoins techniques du script (un représentant des organisateurs, régisseur de la salle, réalisateur, éventuellement un représentant des musiciens)
- écriture d'une conduite, timing
- budget
- préparer les feuillets d'intermittence pour les musiciens
- Quelques jours / un jour avant le concert
- si possible: répétition 'colonel' avec régisseur, maître de cérémonie, musiciens, réalisateur
- Le jour du concert
- 3-4 hrs - montage des lumières selon le schéma de mise en lumière (avec une nacelle avant l'arrivée des musiciens) + montage de la régie AV
- 1-2 hrs - balance des musiciens
- 1-2 hrs - direction des lumières, vérification des positionnements & cadrages des caméras (placement du maître de cérémonie, lumières cheveux, ombres portées, micros trop hauts, narines des musiciens...)
- selon timing de la conduite - répétition 'générale' avec régisseur, maître de cérémonie, musiciens, réalisateur
- dans le cas d'un spectacle avec plusieurs intervenants - prévoir un régisseur de plateau avec casque & micro HF en relation avec la régie pour s'assurer de l'entrée en scène des intervenants dans l'ordre prévu par la conduite (+ un monitor de la scène dans les coulisses pour vérifier le déroulement)
- prévoir 1-2 assistant(s) de plateau pour les changements de plateaux (positionner, rajouter, enlever des micros selon les groupes de musiciens intervenant, ouverture & fermeture des rideaux, bouteilles d'eau...)
Comment s'acquitter des droits?
- SACEM
- Les droits d'auteurs pour les morceaux joués par un DJ ou un groupe de musiciens doivent être acquittés auprès de la SACEM. Dans le cas d'un DJ il suffit généralement de payer un forfait (selon le nombre de personnes assistant à la soirée). Ces droits sont tout à fait abordables.
- Bien que le site de la SACEM documente particulièrement bien les différentes solutions pour s'acquitter des droits, il est regrettable que le calcul pour estimer un budget pour la réalisation d'un 'dvd souvenir' soit aussi compliqué (plusieurs interlocuteurs représentant différents organismes, calculs de différents proratas...)
- On peut aussi essayer de les rencontrer à une de leur antenne
- SPEDIDAM
- Pour les musiciens, ces derniers vous demanderont eux-même de remplir des feuillets pour leurs droits d'interprétation du répertoire joué auprès de la SPEDIDAM
- SDRM
- Les droits dûs suivant la captation vidéo d'un spectacle supposent une démarche supplémentaire (vraisemblablement dans le cadre d'un vidéogramme musicale si le prorata de la durée des séquences de musique / durée totale du dvd ne dépasse pas un certain pourcentage)
- Le plus simple pour obtenir une estimation consiste à remplir les formulaires (nom, auteur-compositeur du morceau, album) et envoyer la demande de reproduction avec les morceaux supposés. Quelques mois plus tard il faudra par contre effectuer moultes e-mails & téléphones pour leur rappeler qu'il ne s'agissait que d'un devis pour plombier...
- La diffusion de la captation dépend des médias utilisés (TV, DVD, etc). Pour la production et vente d'un DVD il faudra donc aussi s'acquitter auprès de la SDRM (Société des Droits de Reproduction Mécanique) puisque une maison de pressage peut refuser de reproduire un DVD sans l'accord de la SRDM
- La diffusion sur l'internet est encore une histoire à part (imaginez le nombre de critères possibles pour arbitrer un tarif...)
- SCAM
- Les 'auteurs' (notamment réalisateur, cadreur, preneur de son...) du 'dvd souvenir' ont eux aussi droit au respect de leur travail, qu'il faudrait donc déclarer auprès de l'organisme adéquat, c'est à dire la SCAM. Le site propose de nombreux contrats à télécharger, ce qui facilte grandement le travail (dans la mesure où l'on sait comment les remplir). Le contrat de réalisation audiovisuelle semble être le plus approprié
- En conclusion
- Toutes ces démarches n'encouragent guère une démarche volontaire pour faire un 'produit' légale, surtout s'il ne s'agit que de la production de 100-150 DVD 'souvenirs' qui sont de plus vendus en général à perte par les organisateurs